La ruée vers l'or vert du Colorado

Soft Secrets
27 Feb 2014

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Épaisse fumée blanche, musique rasta et cette odeur toute particulière qui vous assaille les narines. La bonne humeur règne dans l'autobus des fumeurs qui se dirige vers un dispensaire de marijuana « récréative ». C'est Denver, version 2014.

Déconcertante désinvolture. Ça bavarde, ça rit aux éclats. Tout le monde est gelé, ouvertement, officiellement et surtout, en toute impunité depuis la légalisation de la marijuana le 1er janvier dernier.

« C'est mon devoir patriotique, d'être ici et de fumer ce pétard », me dit Clay Young, tout en tirant sur un joint qui ressemble plutôt à un cigare. Ce touriste de Batcave, petite ville dans les montagnes de la Caroline du Nord, est fier de cette légalisation.

À côté de lui, Mauricio Najera et sa compagne Kim Patterson. Habituellement, ils fument en cachette dans leur sous-sol à El Paso, au Texas, de peur de se faire dénoncer par un voisin. Pour eux, cette visite à Denver, « c'est Amsterdam sans prendre l'avion ».

En trois jours, ils vont fumer, manger et boire des produits à base de cannabis. Sans oublier les massages à l'huile de THC. Suivez ces touristes de la marijuana dans la vidéo ci-dessous.

La capitale de la marijuana

Depuis la levée de la prohibition, des milliers de touristes viennent à Denver de partout au pays pour profiter en toute impunité. Ils feront la tournée des dispensaires de la ville, où on cultive et vend le cannabis aux 21 ans et plus.

Une pièce d'identité, uniquement de l'argent liquide. C'est tout. C'est simple.

Il y a plus de magasins de marijuana que de cafés Starbucks à Denver, mais impossible de satisfaire à la demande. C'est la ruée vers l'or vert. Les chiffres d'affaires ont augmenté en moyenne de 1000 % en quelques semaines.

Toni Fox, propriétaire du dispensaire 3D (Denver's Discreet Dispensary), qui a milité pour la levée de la prohibition dans son État, est une commerçante comblée. Elle a l'intention de tripler son volume de production d'ici six mois, comme elle l'explique dans la vidéo ci-dessous.

 

Les mentalités ont changé

L'opinion des Américains sur la marijuana a beaucoup évolué en 30 ans. On est bien loin de la campagne « Just Say No » de la première dame Nancy Reagan en 1985. 

Barack Obama, lui, estime que la marijuana n'est pas plus dangereuse que l'alcool.

Et une majorité de ses compatriotes est d'accord avec lui. Selon un sondage de la maison Pew, 52 % des américains sont favorables à la légalisation de la marijuana, 77 % croient aux vertus médicinales du cannabis.

Le plus grand quotidien du Colorado, le Denver Post, a même lancé son site web consacré à la marijuana, The Cannabist. Ricardo Baca en est le rédacteur en chef. Il y a bien des critiques de vins, de cinéma, d'art, nous dit-il. Maintenant il y a des critiques de cannabis. Rencontrez-le dans la vidéo ci-dessous.

 

Renflouer les coffres de l'État

Le cannabis n'en demeure pas moins une substance très contrôlée et règlementée, plus encore que l'alcool. Le pays entier observe le laboratoire qu'est devenu le Colorado. Huit états pourraient lui emboiter le pas.

Argument de poids : l'État a doublé ses prévisions de revenus issus des taxes du cannabis, à 150 millions de dollars, dont 40 qu'il compte à la construction et la rénovation d'écoles publiques. Le tout dans une Amérique encore marquée par la crise économique de 2008.

Si bien que le magazine Time a pose la question en ces termes : serons-nous bientôt aux « États-Unis d'Amerijuana »?

Source : http://quebec.huffingtonpost.ca

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