Lutte contre la drogue 2013: apparition de milices et légalisation du cannabis

Soft Secrets
29 Dec 2013

Toute l'horreur de cette guerre au Mexique


Toute l'horreur de cette guerre au Mexique

Exaspérés par la violence implacable des cartels de la drogue, des civils ont pris cette année les armes dans les campagnes du Mexique contre les criminels, défiant la classe politique pour tenter de mettre fin à la spirale de la violence.

"Nous n'en pouvions plus. Ils volaient tout, même les animaux", a ainsi confié à l'AFP Abraham Cifuentes, un ramasseur de citrons de 61 ans qui vient désormais en aide à la police de la ville de La Ruana, l'une des premières localité du Michoacan (sud-ouest) à lever une milice, fin février.

Alors que les Mexicains ont à nouveau fait face à des vagues de meurtres, kidnapping et autres extorsions dus notamment aux guerres entre groupes de narcotrafiquants, l'Uruguay a franchi un pas décisif dans le débat sur la lutte contre les stupéfiants en légalisant le cannabis sous contrôle de l'Etat.

"La guerre contre la drogue a échoué", a justifié mardi devant le Sénat uruguayen l'élu de gauche Roberto Conde.

Parallèlement, la consommation de drogues a continué d'augmenter dans le monde entier, avec l'apparition de nouveaux produits de synthèse très en vogue dans les boîtes de nuit. Un record de 227 millions de pilules de méthamphétamine ont été saisies en 2012 en Orient et en Asie du Sud-Est, selon les Nations unies.

Au Mexique, le président Enrique Peña Nieto a accompli sa première année de mandat en s'engageant à réduire la violence après les 70.000 morts enregistrés sous les six ans de règne de son prédécesseur, qui avait déployé l'armée pour tenter de juguler les trafics.

Si le gouvernement affirme que le nombre d'homicides a baissé, les enlèvements et les extorsions de fonds ont eux grimpé en flèche.

L'incapacité - ou le refus - de la police locale à mettre fins aux activités des gangs ont ainsi incité des paysans des montagnes de l'Etat de Guerrero (sud-ouest) ou du Michoacan voisin à constituer des milices d'autodéfense.


L'armée déployée

Face à l'augmentation de la violence dans le Michoacan, M. Peña Nieto a déployé en mai des milliers de soldats dans l'Etat, poursuivant la stratégie employée par son prédécesseur Felipe Calderon.

Mais les milices d'autodéfense, qui luttent contre le cartel des Chevalier Templiers, ont promis de poursuivre leurs activités, et même de s'étendre, en dépit des avertissements du gouvernement.

Alors que la situation au Michoacan s'enlise, le président Peña Nieto, entré en fonctions en décembre 2012, a tout de même enregistré des succès symboliques, comme la capture de Miguel Angel Trevino Morales, leader de l'ultra-violent cartel des Zetas.

L'arrestation de "Z-40" en juillet a fait renaître l'espoir d'en terminer avec les plus atroces scènes de violence, les Zetas étant célèbres pour décapiter leurs rivaux ou dissoudre leurs victimes dans l'acide.

Mais alors qu'un des plus grands criminels du pays était arrêté, le baron de la drogue Rafael Caro Quintero sortait en août de prison sur ordre d'un tribunal régional, avant de s'évanouir dans la nature, à la colère des Etats-Unis.

"Legalize it"

L'échec à briser le cercle de la violence, des trafics et de la consommation de stupéfiants a continué d'alimenter cette année les débats sur les alternatives au tout répressif prôné depuis Richard Nixon par les Etats-Unis, grands ordonnateurs des politiques anti-drogues de l'ensemble de la région.

En mai, l'Organisation des États américains (OEA), qui regroupe tous les pays du continent à l'exception de Cuba, a publié un rapport invitant à étudier une éventuelle légalisation du cannabis pour couper l'herbe sous le pied aux trafiquants, une initiative soutenue notamment par l'ancien président mexicain Vicente Fox (droite).

L'Uruguay, petit pays de 3,3 millions d'habitants enchâssé entre les géants brésilien et argentin, a lui franchi le pas en votant le 10 décembre une loi régissant la culture et la vente de marihuana sous le contrôle de l'Etat.

Les États américains de Washington et du Colorado avaient déjà autorisé l'an dernier l'usage récréatif du cannabis, soulevant des préoccupations au Mexique voisin, pays de transit pour la cocaïne (produite en Amérique du Sud mais consommée au Nord) et de production (notamment pour la marihuana et les amphétamines).

Cela "envoie un très mauvais message aux pays que nous pressions de prendre des mesures plus agressives contre les trafiquants alors que nous, nous légalisons", a estimé pour l'AFP Mike Vigil, un ancien responsable des opérations internationales à la DEA (l'administrative anti-drogues américaine).

Les répercussions de ces décisions ont atteint le Maroc, grand producteur de résine de cannabis, de l'autre côté de l'océan Atlantique, où les parlementaires ont organisé la semaine dernière un débat sans précédent portant sur la légalisation de la marihuana à des fins médicales et industrielles.

Une étude canadienne de l'Urban Health Research Initiative publiée en septembre concluait que la guerre globale contre la cocaïne, l'héroïne et le cannabis avait échoué à endiguer l'offre alors que les prix baissaient et les saisies augmentaient.

Ces données montrent que "les efforts pour contrôler les marchés illégaux des drogues par des renforcements des législations ont échoué", résumait son rapporteur, Evan Wood.
Source : http://tempsreel.nouvelobs.com
complement d'infos : Cliquez ici
exemple de la barbarie des cartels mexicains :
NOUS DECONSEILLONS LA VISION DE CETTE VIDEO AUX PERSONNES SENSIBLES

http://www.prochan.com/view?p=783_1369159695


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