Jelly Hash, un mets puissant

Soft Secrets
28 Nov 2011

Dans cet article, nous allons décrire comment préparer le jelly, un mélange d'extractions qui donne comme résultat une résine de meilleure qualité. Pour réussir à obtenir un morceau de bonne qualité avec un bon niveau de pureté, nous devons suivre plusieurs étapes. En espérant que ces conseils vous y aideront.


Dans cet article, nous allons décrire comment préparer le jelly, un mélange d'extractions qui donne comme résultat une résine de meilleure qualité.

Extraction à sec

Nous allons commencer avec la partie la plus facile et la plus connue de tous les consommateurs de cannabis: l'extraction des trichomes à sec et/ou avec de la glace. Le résultat sera le premier ingrédient du jelly.

Résine extraite à sec dans une boite pour la bonification

Pour travailler à sec, nous pouvons utilisez n'importe quel système classique que tout le monde connaît: une variété de tamis, un mélangeur manuel, des boites d'extraction cylindriques, ... Il faut toujours utiliser un matériel de qualité quel que soit le système. Il est aussi conseillé que l'herbe utilisée ait eu quelques mois de bonification pour éviter au maximum la chlorophylle et qu'elle ait atteint sa puissance optimale. Une des choses qui me plait le plus en procédant ainsi, c'est qu'il ne faut pas attendre que la résine sèche, les terpènes restent mieux intégrés et ça dégage une meilleur arôme et goût. Mais si nous voulons conserver un niveau de qualité élevé, il va être difficile de tirer un pourcentage décent du poids sans y introduire des impuretés.

Ce qui marche bien pour augmenter la production, c'est d'introduire de la glace sèche dans les tambours rotatifs. Cela permet de maintenir une température basse constante tout en aidant à mieux séparer les trichomes. On parle bien de glace sèche, également connue sous le nom de neige carbonique, qui ne laisse pas de résidus liquides en s'évaporant et est fait un allié important. Elle s'utilise dans un local aéré car elle libère du dioxyde de carbone, et avec des gants thermiques pour la manipuler car elle peut provoquer des brûlures sur la peau et/ou aux voies respiratoires.
On peut également lire à ce sujet l'article dans ce même journal de Juanito Manoverde et sa méthode intéressante qui utilise l'azote liquide pour obtenir de très bons résultats en très peu de temps. Elle me semble très recommandable.

Extraction à la glace: l'Ice

Dans ce cas, si nous voulons maximiser les résultats, le mieux sera d'opter pour l'extraction à la glace. Si nous utilisons des tamis de qualité avec les bons maillages, nous avons déjà gagné une grande partie. Il faut ensuite faire une bonne provision en glace pour pouvoir maintenir la température de l'eau la plus basse possible pendant le processus.

Préparation de la glace et du matériel

Même s'il existe aujourd'hui des machines conçues à cet effet et qui font du bon travail, d'après mon expérience, on a un meilleur contrôle avec un procédé manuel. Un fouetteur léger est moins agressif mais rompt aussi moins de matière, ce qui ne nous intéresse pas ici. Si nous utilisons un grand récipient, nous donnons beaucoup plus d'espace aux bourgeons pour libérer leurs têtes. Ce n'est pas la même chose qu'un amalgame d'herbe humide dans un volume de 15 litres d'eau que dans 100 où ils vont trouver de l'espace pour libérer leur chargement.

En utilisant les petites feuilles provenant de la manucure, on obtient de bons résultats mais si on peut utiliser les têtes, l'idéal est de les émietter un peu avec les mains sans les hacher. Sans ça, la majeure partie de la résine va rester coincée à l'intérieur. On va effectuer des cycles de battements et de repos d'environ 15 minutes, et pour obtenir une bonne qualité, on va devoir ajouter de la glace pour en garder un minimum en vue. Si la température augmente, la méthode sera moins efficace. L'idée est que les trichomes gelés se précipitent dans l'eau glacée et que la matière végétale flotte à cause de l'air qu'elle contient.

Une fois cette partie terminée, nous allons enlever les premières couches qui flottent avec une passoire de cuisine et les presser avec les mains pour en retirer le maximum de liquide. Ensuite, nous allons passer le tout dans un autre récipient à travers les tamis, celui avec le plus gros maillage dans la partie interne et le plus fin en dernier. Une fois transvasé, nous posons chaque tamis sur un papier de cuisine pour enlever les excédents d'eau et le sécher. On récolte le produit et le met dans une assiette. Avec une lame, on va essayer d'affiner les grains le plus possible puis les passer dans un chinois ou une râpe à fromage en exerçant une légère pression avec les doigts et les faisant tourner jusqu'à obtenir une poudre très fine dans l'assiette.
On va la laisser sur un carton ou un papier de cuisine pendant quelques jours pour qu'elle rejette toute l'humide restante, au moins une semaine. Si on succombe à la tentation de la presser, même si le résultat paraît bon à la vue, quelques jours plus tard elle va se transformer en pierre et perdre son élasticité et ses propriétés organoleptiques. Et comme nous ne voulons pas estropier le travail déjà fait, il faut la laisser reposer.

Quand elle bien sèche, l'idéal est de la garder sous cette forme poudreuse et de travailler seulement le morceau qu'on veut consommer. Ici, nous la réservons pour le mélange ultérieur avec l'huile qui nous allons extraire pour faire notre deuxième ingrédient.

Extraction du BHO (Butane Hash Oil)

Arrivés à ce stade, nous disposons d'une des deux parties que nous allons utiliser et allons ainsi passer à l'étape la plus compliquée et la plus délicate du processus. Nous allons réaliser l'extraction du BHO et pour ça, il va falloir agir avec beaucoup de prudence. Pour commencer, je voudrais remercier mon ami le maître Leocadius pour son aide et ses écrits sur le sujet, un vrai crack du réseau en matière d'extraction.

Résine obtenue avec de la glace

Extraire de l'huile avec du gaz, c'est facile; le faire bien est un sujet qui implique un travail oscillant entre celui d'un pâtissier et d'un chimiste. La plupart des extractions que j'ai observées contiennent un niveau élevé de gaz, ce qui nous allons essayer d'éviter prioritairement. Les mercaptans qu'ils contiennent sont très toxiques et ce n'est pas une bonne idée de les consommer. Mercaptan signifie "qui capture le mercure", rien qui nous intéresse de près ou de loin.

Pour commencer, nous allons trouver un gaz de bonne qualité et raffiné qui ne contient qu'un faible taux d'impuretés. Nous allons utiliser un extracteur chirurgical en acier construit par Leocadius. Celui-ci possède une première chambre pour le charbon actif et ainsi le gaz va être libéré de ses contaminants et résidus avant d'atteindre l'herbe.

Extracteur chirurgical en acier

Le gaz commence à sortir en emportant les trichomes

Nous remplissons l'extracteur avec la matière sans la serrer mais aussi sans laisser d'espace. Le passage du gaz doit être rapide et entrer en contact avec le plus de superficie d'herbe possible. Je répète, tout comme pour l'Ice, si nous utilisons des têtes, il faut les émietter avec les doigts pas avec un hachoir. Quand il est rempli, nous le déposons dans le congélateur avec les bouteilles de gaz que nous allons utiliser pendant au moins 30 minutes. Toute la nuit, c'est encore mieux.

Nous allons avoir besoin d'un récipient en pyrex qui est une sorte de verre de silicate de bore et est plus résistant aux changements de température, aux dissolvants et aux acides en comparaison avec du verre classique. Plus il sera grand, plus la purification sera facile. Il nous faudra également un deuxième récipient plus grand que le premier pour réaliser le bain-marie.

Quand on a passé ces étapes à l'air libre, nous faisons passer le gaz par le tube rempli de têtes sur le récipient en pyrex. Après quelques secondes, on commence à voir sortir le gaz liquide qui va couler dans le fond. Quand la première bouteille est presque vide, on la change pour maintenir la pression.
Nous obtenons déjà quelques doigts de liquide que nous allons mettre dans le second récipient rempli préalablement d'eau la plus chaude possible. Tout ça en restant loin des fourneaux de la cuisine, de briquets ou de pièce fermée. On va voir comment ça commence rapidement à s'évaporer et à former des bulles qu'il faudra crever avec une épingle pour libérer le gaz. En quelques minutes, nous allons avoir une couche d'huile au fond, de plus en plus dure, mais qui n'est pas encore prête à être utilisée. Cette première purge ne va nous prendre beaucoup de temps, pas plus de deux minutes.

Dépôt du plateau dans le bain-marie

Pour finaliser la deuxième purge, nous allons devoir attendre au moins une heure pour laisser refroidir. On la réchauffe une dernière fois pour pouvoir l'extraire plus facilement, ça doit se faire rapidement car en quelques secondes, elle durcit tellement qu'on ne peut plus la sortir. Nous allons utiliser une lame pour ramasser une à une les couches d'huile qui va se cristalliser en magnifiques joyaux avec des couleurs allant du jaune clair à l'ambre foncé.

Nous avons maintenant notre BHO, l'extraction la plus puissante que nous puissions faire. Dans notre cas, nous allons l'utiliser pour la combiner avec le pollen sec mais nous vous conseillons tout de même d'en garder un peu de côté pour la goûter comme telle. C'est vraiment un délice pour tous les sens mais à réserver aux gens qui ont une bonne tolérance car ça peut mettre KO avant qu'on ne s'en rende compte. Ce type d'extraction est le plus puissant pendant la première semaine qui suit l'extraction et il vaut donc mieux ne pas en préparer trop à l'avance. S'il en reste et qu'on veut la conserver un moment, on peut la mettre au congélateur pour qu'elle conserve un maximum de ses propriétés.

Pour anecdote, je me souviens qu'il y a quelques années, quand j'ai fait les premières extractions de ce type, et malgré avoir lu et entendu un tas de fois sur des vidéos qu'il ne fallait jamais les réaliser dans une pièce fermée, je pensais qu'il n'y avait aucun danger avec le processus final et j'ai décidé de faire la purge au bain-marie dans une marmite sur ma cuisinière qui se trouvait dans ma petite cuisine. Je pensais que ça ne me prendrait que quelques minutes. Après quelques secondes, une énorme boule de feu s'est formée et elle a mis le feu aux torchons, aux emballages alimentaires, à mes sourcils et ma barbichette. Heureusement que j'avais un extincteur sous la main pour éteindre le feu mais je peux vous assurer que je n'ai pas pensé à fumer de tout le reste de la journée.

La préparation du jelly

Réalisation de la première purge

Nous avons maintenant tout ce dont nous avons besoin. Les proportions que nous allons utiliser peuvent changer en fonction des goûts personnels mais celles-ci peuvent servir de base: 25 % de BHO pour 70 ou 50 % de résine. A partir de là, ça dépend de la texture et de la puissance que chacun voudra obtenir. Le résultat est tellement crémeux qu'il ne faut qu'une légère pression pour le faire adhérer. Le plus difficile est qu'il n'adhère pas.

Le Jelly est sans aucun doute le hasch le plus puissant et le plus impressionnant qu'on puisse goûter. C'est un plaisir de le toucher, de le modeler et d'observer son aspect gélatineux. La pipe de cristal est le meilleur moyen de profiter de ses propriétés. Il ne vaut pas la peine de déployer autant d'efforts pour extraire de la résine pour finalement la mettre sur de l'herbe ou pire, sur du tabac. Ça n'a pas non plus de sens d'utiliser l'huile pour masquer un pollen médiocre. Si on se lance dans ce mélange, c'est parce que tous les ingrédients séparés sont de haute qualité et qu'ensemble, ils sont plus malléables, on peut mieux doser leur puissance et leur consommation.

Budder, émulsion de BHO

La pureté est suffisante pour le consommer dans une pipe en cristal ou une balance en titane car il se volatilise sans laisser de résidus et offre une saveur, une odeur et un effet limpide sans adjuvants. Pour moi, ce fut un grand changement de pouvoir profiter de ce type d'extractions avec des pipes en cristal qu'on peut utiliser sans fourneau, bien adaptées aux gadgets spécialement conçus pour l'huile ou aux briquets avec pointe en céramique pour initier la combustion. Si on fait attention à notre santé, nous pouvons également adapter un vaporisateur à un bong (par exemple) pour obtenir une vapeur limpide et réhydratée, ce qui est très agréable.

Nous vous encourageons à garder les restes de la manucure la prochaine fois, les petites feuilles et les têtes du bas, et d'essayer de réaliser vos propres extractions. On vous assure que le résultat est surprenant.

Bonnes fumées, X.

Budder, émulsion de BHO

Moulage du jelly

Bubbler préparé pour fumer du concentré

Le Jelly prêt à être consommé

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