"Aujourd'hui, ça devient sérieux, le libre marché est arrivé.„

Soft Secrets
25 Jul 2011

En été 2006, nous avions interviewé Jorge Cervantes, un des grands experts mondiaux du cannabis et collaborateur de Soft Secrets. Cinq années plus tard, il n'a pas changé et a toujours le même intérêt pour le travail et la recherche. Parler avec Jorge est un réel plaisir, non seulement pour ses connaissances en matière de cannabis mais surtout, pour sa profondeur humaine.


En été 2006, nous avions interviewé Jorge Cervantes, un des grands experts mondiaux du cannabis et collaborateur de Soft Secrets. Cinq années plus tard, il n'a pas changé et a toujours le même intérêt pour le travail et la recherche. Parler avec Jorge est un réel plaisir, non seulement pour ses connaissances en matière de cannabis mais surtout, pour sa profondeur humaine.

En été 2006, nous avions interviewé Jorge Cervantes, un des grands experts mondiaux du cannabis et collaborateur de Soft Secrets. Cinq années plus tard, il n'a pas changé et a toujours le même intérêt pour le travail et la recherche. Parler avec Jorge est un réel plaisir, non seulement pour ses connaissances en matière de cannabis mais surtout, pour sa profondeur humaine.

Soft Secrets. Qu'as-tu fait depuis l'interview précédente?
Jorge Cervantes: En 2005, j'ai commencé à écrire pour de nombreux magazines, plus 20 différentes et dont plusieurs commençaient seulement à paraître. En 2006 est sortie la nouvelle Bible et plus tard, la première vidéo que j'ai faite. 2006 fut une grande année. Depuis lors, les choses ont commencé à changer et je me suis rendu compte de l'effet YouTube qui nous a amené beaucoup de succès. La vidéo a été rapidement partagée, ce qui nous a fait beaucoup de publicité. En 2007, la nouvelle Bible traduite est sortie ici, ainsi que la seconde vidéo. Cette année là est également sortie l'édition française de la Culture en intérieur. La clé fut que je me trouvais en Espagne cette année-là. Ça bouge beaucoup plus en Espagne qu'aux Etats Unis où c'était l'époque de Georges Bush, et on ne pouvait quasi rien faire. Bien sûr, il y avait déjà les lois sur l'usage médical dans plusieurs états, mais les gens avaient peur et les choses bougeaient lentement. En attendant, j'ai pu travailler sans problèmes en Europe, sur des sites en Espagne, en Hollande ou en Suisse. Ici, j'ai pu apprendre constamment, tout est beaucoup plus libre pour visiter les jardins, sans trop de contrôles. J'ai travaillé beaucoup, beaucoup...

Plantes partiellement récoltées

Quel âge as-tu pour pouvoir tenir ce rythme de travail?
J'ai 57 ans. D'habitude, les gens de mon âge ne travaillent pas autant mais je suis entouré de jeunes toute la journée et ce sont eux qui m'inspirent. Les jeunes ont beaucoup de force.

Qu'as-tu appris sur les cultures d'extérieur pendant ces années-là?
Que le sol et l'eau sont horribles en Espagne. Il faut beaucoup pour les améliorer, il y a beaucoup d'argile, le drainage est mauvais et le climat est sec dans une grande partie du pays. Le pH de l'eau est élevé et il y a trop de vent. Tout ça rend la culture difficile. Beaucoup de gens qui cultivent à l'extérieur n'amendent pas le sol alors qu'il faut le faire. Quand on utilise des pots, il faut faire attention qu'ils chauffent trop. La terre dépend également de l'endroit, en Cantabrie, le sol est meilleur.

Que recommandes-tu pour améliorer le sol?
On peut faire des analyses du sol pour savoir ce qui manque mais je recommande surtout de l'amender avec de la matière organique, d'y ajouter du fumier ou un compost quelconque. Du compost et encore du compost. Le plus important est d'y apporter de la vie et de maintenir celle-ci en vie pour qu'elle se développe dans le sol. C'est très important.

Par exemple, j'ai écrit récemment sur un groupe de gens qui cultivent des plantes géantes. Et bien eux, durant leur culture, ils n'ajoutent que quelques poignées de guano de chauves-souris car le reste vient de l'enrichissement antérieur de la terre.

Il faut chercher ce qui créé la vie dans le sol et veiller à ce qu'elle continue de croître. Le plus crucial est de mettre de la vie dans le compost et dans la terre, et de l'y maintenir pendant toute l'année, car elle peut mourir très facilement. Quand on cultive bio, il ne faut en aucun cas utiliser des sels chimiques car ils brûlent tout et qu'après, il faut beaucoup de temps pour retrouver un niveau de vie élevé dans le sol. Beaucoup de gens préfèrent acheter et les produits servent mais pas autant.

Il est important de bien connaître son sol. C'est une bonne idée de cultiver un jardin avec d'autres types de plantes qui pourront servir à savoir ce qui se passe dans son jardin. Si dans un coin, vous plantez de la marijuana et dans un autre, des laitues, des tomates et des poivrons, ces plantes vont vous avertir des problèmes avant qu'ils n'affectent la marijuana. Il faut utiliser le "mulching" ou paillage, recouvrir la terre de matériaux de manière à ce que les racines et le sol soient protégés.

Tu es devenu très célèbre pour tes explications sur la culture en intérieur et aujourd'hui, tu es très intéressé par la culture en extérieur.
J'aime mieux la culture à l'extérieur qu'à l'intérieur. C'est une des grandes choses que j'ai apprises en Espagne. S'il n'y avait pas les lois, tout le monde pourrait cultiver à l'extérieur. Ce serait fantastique. Quand j'ai commencé, il y a 30 ans, tout le monde me disait: "L'herbe cultivée à l'intérieur ne fait rien." Maintenant, ils disent le contraire, que l'herbe cultivée à l'intérieur est meilleure que l'herbe de l'extérieur, qu'elle est plus forte. La vérité, c'est quelles peuvent être de qualité égale.

Pourquoi es-tu retourné aux Etats Unis?
Je suis resté 10 ans à ne voir que très peu ma famille et aujourd'hui, ils sont majeurs. La raison principale est familiale. Et mis à part le départ de Bush, il y a également le commerce. Mais en premier, deuxième et troisième lieu, c'est pour être avec ma famille. Les autres raisons ne sont pas importantes. S'il n'y avait pas la famille, je serais resté en Espagne que j'aime beaucoup. En outre, je peux apporter mon aide à la crise, les politiques ont besoin d'aide.

As-tu remarqué des changements quand tu es retourné aux Etats Unis?
Tout a changé aux Etats Unis, c'est comme un autre pays. Quand je suis parti d'ici, j'avais très peur et on ne pouvait pas acheter de marijuana légalement, il fallait chercher beaucoup. Quand je suis revenu, c'était devenu possible. J'ai été très ému la première fois que j'ai pu acheter de l'herbe légalement aux Etats Unis. C'est seulement quand j'ai quitté le site que j'ai réalisé et je suis resté sous le choc. J'étais là avec le sachet que je venais d'acheter et mon corps a commencé à trembler d'émotion. C'était illégal pendant toute ma vie et aujourd'hui, ça ne l'est plus. Au début, c'était une sensation très spéciale, comme un monde nouveau. C'était très fort de pouvoir acheter de la marijuana avec un reçu et tout, un reçu que je pouvais ensuite utiliser pour dégrever mes impôts. Acheter cette médecine ici pour la première fois fut une chose très, très émouvante.

Rapidement, j'ai pu planter à la maison. Avant, il y avait une loi qui disait que si on utilisait sa maison pour commettre un acte illégal avec des drogues, la maison pouvait être saisie. Ça faisait très peur à tout le monde. Cette loi n'est plus d'application aujourd'hui. Je peux planter ma médecine sans risquer qu'on me saisisse ma maison. C'est un changement important, mais dans beaucoup d'états, cette loi existe toujours. Ils peuvent saisir la maison et l'argent, piller par le commissariat de police. C'est une folie totale.

Croissance au printemps complétée pardes lampes pour les empêcher de fleurir
Cervantes et le fier cultivateur de ce jardin
Les plantes ont l'air immense à côté de la petite tête du caméraman

Tu as planté ici ces dernières années?

Bien sûr! Je possède une carte pour usage médical, ainsi que ma femme.

Dès que nous sommes entrés dans l'état, nous nous sommes sentis mal, une maladie nous était tombée dessus et nous avons dû aller demander la carte pour pouvoir cultiver et acheter notre médicament.

Je dois confesser que la première année, j'avais toujours peur de revenir ici. Tu te souviens de ce que je t'ai dit, tu connais les lois, tu sais ce qu'on voit à la télé, tu sais ce qu'on lit dans les journaux, tu sais aussi que tu as la carte mais une fois que tu y es, c'est autre chose, tu as toujours peur. Beaucoup d'amis ce sont retrouvés en prison et sans maison pour avoir cultiver, ça ne s'oublie pas. Ça m'a pris plusieurs mois avant de me mettre à cultiver, je cherchais toujours des excuses. Je pensais que ça ne passerait jamais, mais c'est passé. Illégal toute ta vie, puis d'un coup, tu peux le faire. C'est pas facile de passer le cap. Pour moi du moins. Une fois que c'est passé, c'est autre chose. Aujourd'hui, je prends grand soin de la marijuana, mais aussi des tomates, toutes sont des plantes. C'est le bon côté, pouvoir cultiver de la marijuana comme n'importe quelle autre plante.

Combien de plantes de marijuana peux-tu cultiver?
Dans la zone où je vis, on peut avoir jusqu'à six plantes par personne. Ma femme et moi pouvons donc cultiver douze plantes.

Le nombre de plantes change pour chaque zone?
Oui, le nombre de plantes n'est pas très clair. La quantité dépend de la zone où tu vis. Dans certains endroits, la carte dit que tu as le droit de cultiver six plantes et dans d'autres, ça peut aller jusqu'à 99. Ça dépend de beaucoup de chose, même eux ne le savent pas. Une des clés est de ne pas dépasser les 99, car si tu dépasses 99, ça devient un délit fédéral et c'est très dangereux.

Que se passe-t-il sur le marché des Etats Unis? Comme est-il influencé par la dépénalisation?
Il y a de grandes plantations. C'est très semblable à la Suisse où on cultive également de grands champs et de grandes serres. Sur certains sites, la récolte est énorme et ça nécessite beaucoup de travail pour tout entretenir et récolter à temps.
On voit beaucoup de changement dans les prix. Par exemple, deux saisons avant, un demi kilo coûtait entre 3000 et 4000 dollars. Aujourd'hui, un demi kilo coûte entre 2000 et 3000 dollars. Ce n'est sans doute pas le prix le plus bas car il y a des gens qui gardent de l'herbe avant de la vendre pendant six mois ou un an et quand elle va se retrouver sur le marché, le prix va encore baisser.

Chaque tête est aussi grosse qu'un bras

Est-ce que ça a changé la manière de cultiver?
C'est évident. Avant, on pouvait se faire beaucoup d'argent avec une seule plante mais les choses sont en train de changer. Il y a 2 ans, une plante pouvait rapporter 1000 dollars, aujourd'hui 600 dollars. Mais d'ici à quelques années, une plante ne rapportera plus 200 dollars. Il faut être plus efficace quand on cultive. On ne peut pas dépenser et dépenser pour des produits et des fertilisants, juste pour rire. Aujourd'hui ça devient sérieux, le libre marché est arrivé.

J'ai observé les coûts pour produire ces grandes plantes. Au final, ça représente de 20 à 30% du prix final. C'est beaucoup, le coût de production devrait tourner autour des 10%. C'est le changement le plus important à venir.

Le changement pour l'extérieur et des plantes plus grandes est très important car avec ce système, on peut récolter des tonnes. Une bonne culture peut donner une tonne d'herbe. Après, il faut bien entendu encore la vendre parce que le voisin peut aussi avoir une tonne, ainsi que l'autre et l'autre aussi. Beaucoup de beuh, qu'allons-nous faire avec tant de beuh? La première chose qui va se passer, c'est qu'elle sera exportée vers là où il y de l'argent. C'est super courant, c'est ce qui se passe sur la plupart des marchés. Le prix va en outre baisser, ça va devenir une bricole.

D'autres fleurs de gros calibre
Les plantes sont immenses à côté de Jorge

Il y a des gens qui pensent que c'est injuste, ils voudraient une légalisation plus contrôlée qui maintiendrait un marché plus stable.
Ces gens pensent qu'ils ont conquis leur site de culture. Ils croient avoir beaucoup appris et lutter ces 20 ou 30 dernières années, qu'ils méritent une place, tandis que les "nouveaux", ceux qui sont apparus avec les changements de la lois, ne méritent pas ce qu'on leur a donné.

Prétendre cela est ridicule! Pourquoi est-ce qu'ils auraient des "droits spéciaux"? Beaucoup de gens pensent: "Moi je connais tout ça, j'ai appris tout ça, tout seul, sans l'aide de personne", c'est toujours "moi, moi, moi". L'ego peut rendre aveugle. Nous ne sommes pas spéciaux, personne n'a appris tout seul, personne ne connaît tout, personne n'est dieu. Le marché pur et dur arrive, ceux qui en tiennent compte sont prêts. Les autres, qui parlent, vont continuer à parler.

C'est la même chose avec les anciens prix très élevés qu'il faut réduire. Personne ne veut baisser les prix mais ils devront le faire. Les choses vont changer rapidement et ceux qui continuent de s'informer vont triompher. Ça va arriver. Ça doit arriver. Avec un marché plus propre, les consommateurs choisiront la meilleure qualité pour le meilleur prix.

Même si tu anticipes un changement vers plus d'efficacité, résumes-nous comment on cultivait en Californie pendant les années où l'herbe était chère, quand les ressources ne manquaient pas.
C'est très intéressant. Ce qu'on faisait, c'est obtenir plusieurs cartes pour cultiver dans une grande ferme. Une grande partie du sol est très mauvaise et pour cultiver, certains faisaient de grands trous très profonds, mais il y a une limite. D'autres ont utilisé des sacs de culture, des pots flexibles qu'on appelle les "smart pots". Les sacs étaient de 900 litres. Ils achetaient le substrat ou le faisaient eux-mêmes pour remplir ces pots. Rien que le "smart pot" te coûtait 50 dollars et il fallait encore quasi une palette entière de substrat.

En Californie, j'ai connu des gens qui dépensaient entre 5000 et 10000 dollars en fertilisants pour leur culture, alors qu'on ne devrait pas payer plus de 1000 à 2000 dollars maximum. Ils vont rapidement reprendre le cours normal dans les fermes, comme le conseille le ministère de l'agriculture.

En outre, il fallait mettre des lampes pour que les plantes ne fleurissent pas car elles allaient à l'extérieur en mars pour être récoltées fin octobre, huit mois en tout. Ils utilisaient des fluorescentes de basse consommation pour interrompre les cycle lumineux et les empêcher d'entrer en floraison. Même si chaque lampe consomme peu, s'il y a 99 plantes, il faut 99 ampoules ainsi que leur câble et le reste de l'équipement.

Il faut également installer les tuyaux pour l'irrigation, les gouttes à gouttes, le réservoir et la pompe. L'eau coûte cher aussi. Et comme ça prend du temps pour l'entretien, il faut aussi se payer. Tout ça représente du travail, des coûts et de l'entretien. Il faut bien maîtriser la technique pour rendre les choses plus faciles et moins chères, et non les compliquer.

Tu vois donc de grands changements dans les manières de cultiver.
Il faut suivre le marché, être réaliste, se rendre compte que c'est le marché qui commande et rien d'autre. Les nouveaux produits sont très bien mais il faut se rendre compte que si on a une grande serre avec des plantes normales, la production ne sera pas très élevée. Les marchés agricoles conventionnels ne sont pas très sophistiqués. Nous, nous disposons d'une overdose de produits. Nous utilisons plus de produits que nécessaires, plus de fertilisants que nécessaires. Beaucoup de gens achètent sans savoir ce que c'est. Il va falloir être beaucoup plus efficaces.

D'après ce que tu dis, tu n'es pas le seul à changer, de nombreux cultivateurs ont abandonné leur crainte.
Bien sûr. Je vais te donner l'exemple d'un ami mexicain, du même âge que moi, un mec super. Avant, pour atteindre sa culture, il fallait monter avec un engin sur deux roues accroché à un câble. Après, pour redescendre, il fallait utiliser une échelle. Aujourd'hui, il vit dans une zone de culture et utilise un bulldozer pour tout aplanir ainsi que de grands sacs de culture. Comme ça, c'est clair.

Dis-nous en plus sur les cultivateurs en extérieur californiens.
Une chose qu'ils font beaucoup, c'est de récolter en plusieurs fois. Ils font deux ou trois coupes sur chaque plante, et certains comme Mr Nice vont jusqu'à quatre. En suivant la croissance de la plante, il la fixe à un filet pour la soutenir. Normalement, il utilise deux hauteurs de filet. Il commence ainsi par couper les pointes des branches au sommet des filets, ce qui fait déjà un ou deux kilos. Il enlève alors le filet supérieur et attend une ou deux semaines de plus. Ainsi, les têtes reçoivent plus de lumière pour grossir encore plus. Il arrive ainsi à encore récolter un ou deux kilos de plus. Quand il enlève le filet inférieur, il attend à nouveau une semaine avant de couper le dernier kilo.

En général, les cultivateurs gardent ces dernières têtes pour les fumer eux-mêmes car ce sont les meilleures, celles qui contiennent le plus de résine. Sur un terrain qui peut donner 55 kilos, en utilisant cette technique, on peut atteindre jusqu'à 90 kilos. C'est-à-dire, 40% de production en plus. Ce n'est pas tellement quand on n'a peu de plantes mais quand on a une grande plantation, cela permet non seulement d'augmenter la récolte de 40% mais aussi d'espacer la récolte. Cette technique est très intéressante pour répartir le travail et augmenter la production.

La baisse des prix va également avoir lieu en Europe?
On voit aujourd'hui en Espagne une surproduction, ce qui va faire baisser un peu le prix mais pas autant qu'aux Etats Unis car la hausse n'a pas été si importante non plus. En Espagne, le haschich a toujours été le prix de référence du marché. Le haschich est bon marché, entre 2 et 6 euros en fonction de la qualité, ce qui maintient le prix de l'herbe assez bas. C'est le mécanisme qui régule ce marché. Les gens en Espagne ont donc toujours cultivé de manière efficace, sans gaspiller avec des produits non nécessaires.

Hier, l'obtenteur de Resin Seeds, Jaime, m'a dit qu'il avait l'impression que ses plantes à haute teneur en CBD sont plus résistantes aux problèmes comme les parasites ou l'oïdium. Certaines personnes disent également qu'on a surestimé la valeur du CBD, que ce n'est pas si important. Qu'en penses-tu?
On sait que le CBD est utile contre les inflammations, ça a été prouvé. Cela réduit également l'effet enivrant, ce qui est très important pour les usagers médicaux qui n'aiment pas être défoncés. Jaime a fait un travail très intéressant et a des plantes qui contiennent des taux élevés de CBD ainsi qu'une relation 1/1 entre THC et CBD. Ce qu'il dit peut être juste, peu de gens ont observé cela avant. Il faut investir dans les recherches de beaucoup de choses, les étudier toutes.

Les gens ne connaissent que peu de chose du THC et encore moins du CBD. Il faut se rapprocher de ceux qui ont l'esprit super ouvert. Avoir des opinions fermées sur le sujet est une erreur. Figure-toi que le Docteur Mechoulam n'a pas isolé le THC avant les années 1970, les récepteurs ont été découverts encore plus tard. En science, c'est comme si c'était hier. Tout ça est très nouveau. Il existe deux sites internet très importants: d'une part, le projet californien www.projectcbd.org et d'autre part, celui de la CBD Crew, www.cbdcrew.org, un projet de Jaime, obtenteur de Resin Seeds, et de Shantibaba, obtenteur de Mr Nice, pour créer des plantes à haute teneur en CBD pour être utilisées à des fins médicales.

Quels sont tes prochains projets?
Faire beaucoup de vidéos. J'ai presque 5 heures de vidéos éditées et je voudrais en avoir 10 heures pour la fin de l'année. La vidéo, c'est le futur. Nous passons de l'extérieur à l'intérieur en permanence, en Espagne et en Californie. Je voudrais avoir plus de 10 heures de film prêtes pour la fin de l'année et je vais présenter ma propre télévision sur www.jorgecervantes.tv. Nous sommes également présents sur Youtube où la vidéo sur les grandes plantes a beaucoup de succès, plus 875 visites par jour en ce moment même. C'est impressionnant de tenir si longtemps avec toujours autant de visites. Pour la trouver sur Youtube, il suffit de taper "Jorge Cervantes" dans le moteur de recherche.

Il y a plusieurs pays qui sont en-dehors du circuit cannabique pour différentes raisons: à cause des lois ou simplement parce que ce n'est pas rentable de le faire là bas ni d'y sortir un magazine; mais l'internet est une porte ouverte qui ne peut pas être refermée. Les vidéos sont très faciles à traduire et à comprendre, et de plus en plus de gens ont accès à l'information et commencent à cultiver. C'est imparable.

Ceci est un numéro spécial Extérieur, aurais-tu quelques conseils supplémentaires à donner à ce sujet?
Ceux qui veulent obtenir de grandes plantes en terre doivent commencer avec la germination de graines pour que les plantes aient atteint une bonne taille quand on les met dans les trous. Quand on a fait ça, il faut leur donner de la lumière pour ne pas qu'elles fleurissent pendant le printemps.

Il faut préparer la terre à un demi mètre de profondeur. Avant, je pensais qu'il fallait plus mais maintenant, j'ai constaté qu'un demi mètre de profondeur et un mètre de largeur suffisaient.

Tu es membre de plusieurs clubs en Californie, aurais-tu un conseil à donner aux gens qui voudraient monter un club aujourd'hui?
Les lois sont différentes partout, il faut connaître les lois de chaque région et les pousser autant que possible. Mais il faut savoir où on peut pousser même s'il est parfois difficile de déterminer quelles sont les limites. Il faut aboutir à des jugements coûteux et difficiles pour influencer les négociations politiques et les changements de gouvernement. L'argent est une pièce dans notre camp, il faut pouvoir la bouger. C'est le moment où jamais maintenant, avec la crise, ils n'ont plus d'argent pour nous affronter tous et pour ça, il faut planter plus.

J'ai également lancé un recours car j'aimerais pouvoir avoir accès aux clubs espagnols avec ma carte des clubs américains.

Donne un conseil à un cultivateur en extérieur qui va lancer une grande plantation pour un club.
Plus d'eau. Un des problèmes les plus courants, c'est que les plantes ont soif et ont besoin de plus d'eau. Il faut essayer d'automatiser l'arrosage quand le terrain est grand. Evidemment, il faut recouvrir le sol et parler avec les fermiers voisins. Il faut également surveiller le vent pour ne pas qu'il les déshydrate.

Veux-tu ajouter quelque chose pour terminer notre entretien.
Plantez encore, et encore, et encore. C'est ça qu'il faut faire.

 

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